Epigraphe : « Pourquoi ai-je pris tant de peine à cramper Christine alors que je pouvais chiffonner Chantal, à bistoquer Brigitte alors que je venais d’emmancher Emmanuelle, à pomper Pascale alors que je regrettais de ne pas rinauder Rolande… »(Jacques Sternberg, Agathe et Béatrice, Claire et Dorothée, éditions Albin Michel, 1979 ).
Cette épigraphe pour aider ceux qui ont des carences en vocabulaire à comprendre le texte et pour mettre l’eau à la bouche à l’incorrigible et increvable séducteur qui va se précipiter au B3.
C’est sous un soleil aguicheur, mais qui s’est révélé bien frigide que 16 cyclos ont rallié le Centre sportif. Surprise à l’arrivée, un vieil épicier, la casquette vissée sur un crâne de plus en plus désertique, avait installé son étal pensant que c’était l’endroit destiné au marché dominical.Il hélait les cyclos pour leur fourguer ses bananes, oranges, gaufres et frangipanes (sur le point de franchir la date de péremption) .Emu et compatissant envers ce fruit de la guerre désargenté, Fabrice, qui avait l’indicible bonheur de piloter la voiture suiveuse afin de récupérer de l’interclub de la veille, accepta de charger 3 caisses pour le ravito (le vioque disait ravitaillo).
Les capitaines de route étaient en nombre suffisant ; David, Dominique (pourtant initialement désigné comme ouvreur) et Benoit assuraient leur rôle à la perfection, épisodiquement aidés par Daniel lorsque l’approche d’un carrefour coïncidait avec la fin d’une conversation. Surprise en queue de peloton où Patrick et moi avons retrouvé David B. au top dans cette mission. Pourtant, le siffleur grincheux faisait sa réapparition avec sa discrétion légendaire , mais il n’a daigné reprendre son rôle que dans les deux dernières difficultés se dérobant aux défis que certains lui lançaient. Si le choix de Cédric en tête du groupe ne se discutait pas, j’ai failli tomber de ma selle quand j’ai aperçu la frêle silhouette d’Agecanonix à ses côtés. Lui qui, alors qu’il était capitaine de route, a réussi à larguer le peloton en abandonnant Lucie, son oie de l’époque qui nous a saoulés de ses cacardements ; lui qui, lors de ses sorties en semaine, perd régulièrement ses compagnons d’infortune ; lui qui m’a imposé trois reconnaissances de la Joseph Bruyère sans jamais parvenir à boucler la longue (grâce à ce guide suprême et aux « hasards » du calendrier, si je roule dimanche, je passerai pour la sixième fois aux Plénesses depuis le 1er septembre) ; lui qui n’a pas encore assimilé qu’il roulait sur un VAE… Comment le Président dans son immense sagesse a-t-il pu donner son aval? Une seule explication possible : il avait trop maqué la veille ! (J’en connais d’autres). Rouler avec lui en tant qu’ouvreur, c’est comme s’asseoir sur le siège passager quand Gilbert Montagné est au volant ! Heureusement, que ce soit pour le fléchage ou la rando de ce dimanche, les Geeroms père et fils ont assumé leur rôle de tuteurs. On ne les remerciera jamais assez pour leur patience. Pourquoi ne pas lancer un projet un peu fou, une rando riche en aventures et en évasion dans le sillage de Jacques et Grégoire…?
A Dolhain, André a tiré sa révérence…préférant une séance de kart. Je l’ai senti un peu juste physiquement, attention à ne pas glisser sur la pente de la facilité en changeant de pédales. Je connais un précédent.
Dans le Bouny, dernière difficulté, Patrick a crampé. Immédiatement, Damien, à ses côtés, a susurré : « N’arrête pas…continue…ne pousse pas en force…plus de souplesse » J’ai appuyé sur les pédales pour leur laisser un minimum d’intimité et assurer l’antépénultième place.Alors que nous attendions la fin de leur « ascension »(jeu de mots qui n’a pas échappé à votre perspicacité !),nous avons reçu la visite de Jean Charles, à peine promu SEXagénaire, qui nous a présenté sa nouvelle monture.
Pour décrire ce qu’il s’est passé devant, je dois recourir à l’I.I. (intelligence imaginative).J’y vois notre Tout-Puissant, 4700 mètres plus haut , côtoyant son homologue légendaire ; Daniel qui peut enfin tout lâcher après en avoir gardé sous la pédale ; Dominique et Cédric qui se ressentent peut-être des efforts qu’ils n’ont pas ménagés ; Jipé de plus en plus à l’aise : après les monts hollandais et le col du Maquisard, ce n’est pas le Bouny qui va l’effrayer ; Benoît, très régulier, qui ne fait pas de vagues, à l’écoute de son corps et François qui rêve de se voir en haut de l’affiche (c’est tout le mal qu’on lui souhaite pour le 13 octobre).Pas de traces de Statler ? L’I.I. est très sélective, elle évite les cauchemars.
A la cafétéria, ce n’est pas le « Muppet show », mais les « Bobogogos ». Avec ces quatre « débatteurs », comme dirait « Grand Jacques », plus besoin de cactus. (dans la dernière phrase, les guillemets ont toute leur importance):
« Tais-toi donc Grand Jacques
Que connais-tu de l’humour
Des blagues de marins
Tu n’en connais rien du tout ».
Ce couplet est un plagiat d’une des premières chansons de Jacques Brel qui s’intitule « Grand Jacques ». Merveilleuse transition pour vous rappeler le spectacle que nous organisons le 4 janvier à Dison, un hommage à ce poète exceptionnel par un interprète vraiment très talentueux. A ne pas manquer et, pour ce qui me concerne, à déguster sans modération.