Steve a intitulé cette randonnée « Le repêchage » ; j’ignore s’il a vécu une expérience traumatisante. Les malheureux profs sont sanctionnés par des enfants-rois qui ont glandé durant l’année scolaire et voient leurs vacances écourtées (le monde à l’envers ; l’enseignement, un univers impitoyable !)
Steve voulait-il donner une deuxième chance à certains cyclos qui, pour des raisons diverses, ne s’étaient guère distingués durant les 6 premiers mois ? Dans ce cas, on peut le verser dans la catégorie des « mofleurs ». Pour notre bien, il a quelque peu modifié l’épreuve prévue dans le carnet…en ajoutant 5 kilomètres 800 et 179 mètres de D+. Il n’empêche, pour les plus assidus, ce parcours, bien que réservant quelques surprises, était agréable et bucolique.
Je me dois (bien malgré moi, ce n’est pas dans ma nature) de pousser un coup de gueule. Depuis deux semaines, je ne cesse d’encenser les ouvreurs, allant jusqu’à penser que le QI moyen du CCTNS vient de monter en flèche. Quelle désillusion ce dimanche ! Le groupe était pourtant guidé par 2 HP reconnus. Quelque peu perturbés par la brocante à Battice, ils ont réussi à se fourvoyer 1 km plus loin…à Battice ! Ils nous ont ensuite baladés sans problème dans le labyrinthe de Chaineux qui nous a gratifiés de 2 raidards (merci, Monsieur le Vice-Président), avant de s’égarer…aux Plénesses. Je venais de puiser dans mes réserves pour recoller au peloton…puis je les ai attendus 5 minutes…et j’ai commencé à penser qu’une deuxième session serait peut-être bénéfique (j’ai l’habitude des pré délibés en solitaire).
De Goé à Verviers Fontaine, le route ne cesse de s’élever, à un long faux plat parcouru à une bonne allure succède une côte où José nous a fait une Remco et nous a lâchés (il ne s’est pas senti pousser des ailes…il est monté dans la voiture). Je trouve qu’il pousse le mimétisme un peu loin. Apparemment, mardi, il continuait à s’identifier à l’ancien mauve en faisant de la patinette sur la ligne 38…il se croyait dans l’Angliru. Au moment de rejoindre la route nationale (j’invente), nous apercevons une panthère rose qui nous regarde passer, puis, attirée par les cris de quelques mâles en rut (il faisait très chaud), nous rejoint.
La pause était prévue au viaduc de Polleur, autrement dit une descente de quelques kilomètres. Que nenni ! A Jehanster, on a tourné à droite pour aborder le long faux plat montant qui a affolé mon coeur et mon compteur. Devant moi, un maillot rose et un cuissard « Le col ». Je ne fixais plus que ce point, n’osant regarder la route devant moi et, dans mon début de délire, j’ai cru qu’il y avait une faute d’impression. Alors qu’elle venait de recevoir un merveilleux compliment de notre Greg national (« Vous roulez quand même bien »), la Belle a quitté les Bêtes …qui ont rebroussé chemin quelques mètres plus loin pour la troisième fois avant de faire l’arrêt pipi à Sassor.
Là, les langues se sont déliées : « Ils se croient trop beaux », « Ils se reposent sur leurs lauriers » ; plus grave, notre sponsor « Infoirius », qui nous faisait l’honneur de nous suivre, s’est plaint des kilomètres supplémentaires qu’on lui infligeait. Bref, …Non, je n’ai jamais accepté qu’on influence ma décision, j’ai beaucoup d’empathie pour ces ouvreurs…qui ont fait une fin de parcours impeccable.Quant à notre sponsor, il m’a un peu déçu…Où étaient les petits pains au chocolat ? La boulangère n’est plus assez belle ?
Enfin une belle descente et du plat pour rallier le Maquisard où une belle surprise nous attendait : honorée par le passage du CCTNS sur ses terres, la commune de Theux avait décidé de procéder à la réfection de la route…un billard ! Sur ces 3000 mètres à 5,1% de moyenne, certains chronométraient leur montée alors que je décomptais les mètres (mathématiques à la carte, le pacte d’excellence).
Bénie soit la fermeture du pont de Trooz qui nous a évité la Xème ascension du Bouny. Dans la côte d’Olne certains ont accusé leur débauche d’efforts sous cette chaleur (j’ai vraiment apprécié), encore plus lorsque notre président du vice a avoué à Fêcher qu’il avait tout donné et qu’il prendrait bien place sur les genoux de José. D’habitude, ma charité païenne me pousse à simuler un peu de compassion ; lui, il a eu droit à mon plus beau sourire sarcastique.