Avant-dernière rando officielle de la saison. Patrick, garé à côté de moi, s’affaire aux préparatifs quand j’entends une petite voix : »Pat, j’ai oublié ma batterie. Tu as le temps d’aller la rechercher ? » Dans une bouche féminine, c’est ce qu’on appelle une question oratoire qui, en fait, signifie (je précise pour les non initiés) « Va la chercher »! »…Et Patrick de s’exécuter. Jordan, en homme de parole bien éduqué, assume son tour de rôle pour la voiture suiveuse ; Guy, toujours handicapé par sa chute au pays de Mandela, est venu nous saluer avant une journée laborieuse; Cédric présente son nouveau bébé ; Benoit C., convalescent, vient se tester ; Jacques cherche une place pour déposer ses caisses de gaufres (il faut croire qu’il a vidé le Colruyt !)…Soudain, une lumière intense nous aveugle ! Heureusement, la plupart portent déjà leurs lunettes…Il a fini de prêcher, Il est ressuscité, Il a retrouvé sa bicyclette ; certains, (les Soumagnards) sont sur le point de se prosterner (il faut avouer que l’auréole Lui sied à merveille). H-30 secondes, radio Beyne arrive. Les ouvreurs s’élancent, puis ameutés par des cris ils se rétractent. Le manager germanophone, qui nous a fait l’insigne honneur de nous réserver ce dimanche, ne peut s’empêcher de s’exciter, car il est déjà 8 heures 34…Pendant ce temps, Patrick,au taquet, essaye d’enfiler ses chaussures et Jacques, « rigolard » et quelque peu moqueur, chantonne ce succès de Balavoine »Lucie oh Lucie C’est pas la peine Oh Lucie oh Lucie Que tu reviennes… »
Fin de la récré. 20 cyclos et…un infiltré précèdent Jordan. Un individu, qui a réussi à se procurer notre équipement, (sur Zalando?) a cru passer incognito en profitant de la pagaille…mais c’était sans compter sur l’oeil perçant du président qui l’a repéré. Contraint et forcé, il a dû se résoudre à passer à la caisse. Ce quidam a bien tenté de se mettre en évidence, de nous éblouir par des feux d’artifice qui mettent dans les yeux des enfants des constellations éphémères dont ils se souviennent quand ils sont grands (vous avez tous reconnu la superbe chanson de Calogero)…nous avons eu droit à des pétards mouillés.
Rassurons Steve en exil, les 2 derniers parcours ont été appréciés (certains commentaires parvenaient parfois à mes chastes oreilles) ;la côte d’Andoumont, au-dessus de laquelle les ouvreurs ont dû pousser une gueulante contre deux inciviques, Casper et Agecanonix (c’est lui qui vous rabâchera qu’il faut suivre les ouvreurs, comme à Saint-Germain…mais j’anticipe) pour ne pas les citer, m’a rajeuni de quelques années. Agecanonix,il est incontournable et j’ai renoncé à le comprendre. Dans la côte de Cornesse , il nous a sidérés (ceux qui ont eu le bonheur de le voir dans ses oeuvres.) Il est vrai que cette année, il a officié avec quelques autres (souvent les mêmes qui ont le privilège d’être pensionnés) comme signaleur au tour de Wallonie, au tour de France féminin et au grand prix de Wallonie (les femmes, puis les hommes ). Cette répétition a manifestement laissé une empreinte et…il s’est pris pour un motard, a barré la route à un brave automobiliste qui descendait une route à gauche alors que nous devions emprunter celle de droite…à 12 km/h. Avec lui, nous sommes traités comme des pros. Non Jacques, personne ne te versera 15 euros pour cette prestation surréaliste.
Le problème de la balade est survenu à Saint-Germain, au-dessus de Soiron, où Dominique, tellement discret, mais combien efficace, est parti pour sécuriser un carrefour et où les ouvreurs n’ont pas respecté le parcours, mais ont suivi un influenceur sûrement à la recherche de pochettes Pokémon, qui leur a proposé une variante. Comme le dit elle-même la principale victime, ce n’est pas bien grave, elle a juste connu un grand moment de solitude. Non, Dom, t’es pas tout seul, ce moment je l’ai connu aussi il y a 2 ou 3 ans à …Jalhay. Je n’étais évidemment pas capitaine de route, bien calfeutré dans le groupe, mais tous ont suivi l’imaginatif du jour. Dans sa brillante intervention à la radio, le Président précisait qu’on essayait d’être solidaires…entre solidaire et solitaire, une seule lettre diffère, mais elle peut faire très mal. Aujourd’hui, grâce à Steve, la plupart des cyclos de moins de septante ans suivent le parcours sur Garmin (ou une sous marque).Au-dessus de la Hezée, (je suis originaire de Soiron), les cris ont fusé, mais il n’y a pire sourd que celui qui ne veut point entendre. La priorité n’est-elle pas de respecter les parcours, ne serait-ce que par respect pour le pigeon voyageur? En cas de force majeure,(brocante, travaux…), c’est bien sûr à eux de décider…mais si chacun se permet de suggérer une petite variante (pourquoi dans ce cas?), je peux vous en soumettre une à l’approche de chaque côte…mais moi, je ne serai pas suivi. Mon héros adoré avait raison « C’est trop injuste ».
Retour au CSS, Patrick s’affaire à ranger le matériel. Pas de détour à la cafétéria ce dimanche, il est pressé…Il nous a caché que dans les multiples facettes de sa personnalité, il était acteur. D’après les photos que j’ai vues sur Facebook, il interprétait (?) le rôle d’un transgenre amateur de cornemuse…Comment certains vont-ils interpréter les paroles de Nadine il y a une quinzaine de jours, au-dessus de Mabrouck,quand elle parlait de sa ficelle?
Les yeux pétillants (Jacques, arrête de consulter les ophtalmos), le torse bombé, il entre dans la cafétéria et hume la sousoupe que Muriel lui a préparée (oignon, ail, céleri, roquette, gingembre, persil, coriandre). Pour la deuxième tournée, elle s’empresse de lui apporter son petit café. Grand romantique devant l’éternel, José a la larme à l’oeil, me parle de son livre de chevet « Le Petit Prince » de Saint-Exupéry… »On ne voit bien qu’avec le coeur, l’essentiel est invisible pour les yeux ». Tellement d’actualité, Nono (dixit Daniel) doit être opéré de la cataracte les 8 et 15 novembre. Dimanche, soyez prudents.
Ceux qui étaient trop épuisés pour franchir les marches de la cafétéria ont eu tort : François fêtait son succès aux élections et David, son anniversaire. Tous nos voeux les accompagnent dans la réalisation de leurs rêves.