Le ´petit’ cactus de Bruno de Xhendelesse – L’aigle et les vautours.

3 avril, le thermomètre rechigne à afficher 0 degré, cette chute subite de le température a entrainé l’amaigrissement du peloton (15 participants)…à moins que ce ne soit le profil du parcours proposé par un sadique.

Très rapidement, on entre dans le vif du sujet avec les côtes de Melen et Bolland..rien de tel pour nous réchauffer.

En 1958, j’étais déjà passionné de cyclisme et je restais bouche bée devant les exploits du plus grand grimpeur de tous les temps, l’aigle de Tolède, Fédérico Bahamontes.
Quelle classe, quelle facilité pour lâcher ses adversaires…avant de les attendre au sommet…en dégustant une crème glacée ( au club,je dois être le seul à me souvenir de ses exploits vu que Jacques s’occupait sûrement déjà davantage des petites culottes que des peaux de chamois).

Depuis, Merckx, Van Impe, Chiapucci, Pantani, Herrera, Froome, Quintana, les « insus » de leur plein gré… ? Rien à voir!
L’aigle n’avait pas de successeur…jusqu’à hier !
Sous mes yeux ébahis, l’aiglon de Melen a pris son envol dès la première côte, étirant le peloton. Il s’est arrêté furtivement à Bolland avant de reprendre son vol majestueux et de se poser à Herve où il a reçu une verte réprimande : « Et alors, on n’attend pas Patrick ?  » (Je suis en pourparlers avancés pour le scénario de  » Camping 25  » : Patrick décide de rallier les Flots Bleus à vélo ; la difficulté consistera à trouver les subterfuges pour qu’il arrive avant la fin de la saison estivale)

Un peu refroidi par cette remarque, le rapace mélinois est rentré dans le rang (ce n’est pas parce qu’on est le frère du manager (assez transparent depuis deux semaines) et que le Président bâtit des châteaux en Espagne qu’on peut s’improviser ouvreur.

En fait, il n’était plus sur son terrain de prédilection. Battice, Henri Chapelle, Aubel, Val Dieu : Benoit B. joue les Saint-Bernard, signale les éventuels dangers pour la plupart déjà liquéfiés.

La température monte lentement, la moyenne rapidement. Une fois de plus, nous marquons le site de Val Dieu, beaucoup moins fréquenté que la semaine précédente, de nos empreintes.

Dans la côte de Chenestre, alors que Christophe a abandonné son inséparable et fidèle bouteille d’eau minérale pour prendre de magnifiques clichés malheureusement trop confidentiels, le roi des cimes a repris son festival.

Un étage plus bas, on assiste à un manège étrange et…quelque peu inquiétant : les deux Benoit et Daniel se disputent le privilège de caresser les épaules de Patrick ( « Veux-tu que je te remplace ? « , « A moi ! A mon tour ! C’est mon anniversaire !  » … ) J’espère vraiment que les séquelles de ce fichu covid vont rapidement disparaitre et que Patrick pourra retrouver une place confortable au sein du peloton en volant de ses propres ailes. 
C’est cela ou…le toucher rectal. (C’est une de mes grandes qualités reconnues de trouver les mots « choc » pour créer l’électrochoc !

Dans la dernière ligne droite, alors que les vautours profitaient d’une fatigue bien légitime du groupe pour se disputer un sprint dans l’indifférence générale et s’octroyer les meilleures places au Ritz, le prince de l’azur maugréait :  » Ingrats ! Profiteurs ! Je les ai tirés dans toutes les côtes et voilà. Si cela continue, j’irai rouler tout seul ! « 

Heureusement, en dégustant avec la sagesse qui nous caractérise tous, le bon verre offert par Daniel pour son 45ème anniversaire (P…qu’ils sont jeunes! ), il était revenu à de meilleurs sentiments.

Je dois attendre un quart de siècle pour fêter un titre du Standard, j’ai attendu plus d’un demi-siècle pour retrouver un grimpeur digne de ce nom, de grâce ne brisez pas mes rêves, le chef d’oeuvre de Barbara était une prophétie

…Quand soudain semblant crever le ciel         
Et venant de nulle part  
Surgit un aigle noir…
Dis l’oiseau,ô dis, emmène-moi         
Retournons au pays d’autrefois         
Comme avant, dans mes rêves d’enfant,         Pour cueillir en tremblant          
Des étoiles, des étoiles.   
      
BG    

Cet article a 1 commentaire

  1. Bahamontes je m’en souviens comme de ma première petite culotte !!J.

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