Le 6 juin 1946, la commune de Wanze fut sortie de sa torpeur par un cri strident: Jacouille débarquait. Trois quarts de siècle ! Le début d’une vie riche en péripéties qu’il vous distillera au gré des Leffe, Orval, Victoria (sa dernière conquête)…Si vous voulez connaitre les anecdotes les plus croustillantes, il vous faudra être patients et résistants : il tombe sous influence dès la troisième collation!
Alors qu’une pluie fine, mais drue nettoyait les rues de Retinne, on comptait 21 cyclos au départ. Cherchez l’erreur. Notre président, félon et despote, (les termes sont sortis de la bouche du Grand Argentier) n’avait-il pas eu l’audace d’annoncer dans le carnet officiel que Picsou offrait l’apéro ? Je suis un peu d’accord avec Agecanonix ; comment peut-on se permettre de telles libertés, comment peut-on forcer la main à un pauvre pensionné élevant ses poulets et cultivant ses légumes pour assurer sa survie ?
A neuf heures précises, nous avons démarré au grand dam de Benoit C. qui avait compté sur le retard récurrent et qui nous a rattrapés à bout de souffle à l’entrée de Fléron. L’absence de notre capitaine de queue ne nous avait pas trop ébranlés, le stagiaire Damien G., fier comme un paon ayant pris sa place sans le moindre complexe, mais…nous reparlerons de notre « Georges Louis ».
Premier arrêt au pied du Bouny… Michel V. qui officiait aux côtés de Jef en tant qu’ouvreur (on est si bien au chaud dans le peloton) avait perdu son GPS (acte 1). La route menant de Juslenville à Oneux n’étant pas vraiment adaptée à notre groupe qui ressemble parfois (souvent?) à un troupeau, nous comptions sur notre brave Jean-Claude pour retrouver les traces d’Alain Hubert… mais le bougre nous a fait emprunter la route nationale ( heureusement, vu le crachin, beaucoup avaient opté pour la grasse matinée et les voitures ne nous ont pas trop perturbés).
Durant la côte, le fidèle Flori est resté à mes côtés et nous avons appris que Jacouille avait déraillé (fréquent à son âge) et peinait à revenir.
Le passage à l’année supplémentaire se marque-t-il si rapidement ?
Pas eu le temps de prendre sa potion magique ?
Ma joie, tout intérieure, fut fugace. Peu de temps après, il remontait le peloton comme un gamin de quinze ans (un tel compliment, un brin hypocrite, mérite bien une Duvel!)
Jehanster, Jalhay, Vervifontaine… pour certains, il était plus qu’urgent de s’arrêter…
« 6 minutes 35 secondes », titre de la Commedia dell’arte interprétée en solo par notre ami Flori en l’honneur des 75 ans (quelle coïncidence!) de l’immigration italienne. Quel talent! Cet air faussement courroucé, exagérément râleur… j’ai adoré. Le canevas est très simple : c’est la récréation (en principe, 10 minutes) et le méchant directeur fait sonner la cloche alors qu’un bambino n’a pas terminé son « dix heures » et n’a pas eu le temps de s’hydrater.
Ce sujet, pourtant léger, m’a empêché de trouver le sommeil et vu les pouvoirs qui me sont conférés, j’ai pris la décision d’ajouter un article au ROI.
« La pause pipi durera précisément 10 minutes, pas une seconde de plus ou de moins. J’y veillerai personnellement afin de protéger le bien-être, la santé mentale et physique de tous. »
A peine repartis…GPS (acte 2). Dans la côte de Bilstain, certains ont commencé à ressentir les efforts fournis la veille pour se hisser au sommet de la Roche aux Faucons (Bravo à eux!)
Plenesses, GPS (acte 3) ; ensuite, le chercheur a (aux dires de certains) failli provoquer une chute en nous envoyant sur une voie de garage.
Les ouvreurs ont globalement réalisé un travail satisfaisant si ce n’est qu’ils ne s’assurent pas que le groupe est compact avant de relancer (Ok, je ne suis pas le mieux placé pour faire ce reproche).
D’autre part, quelle mouche les a piqués quand il nous restait 1 kilomètre à parcourir sur le plat pour atteindre la route du tir de Battice et qu’ils en ont ajouté deux avec une côte indigeste en fin de randonnée ?
Nous sommes finalement rentrés au bercail à 12 heures 05 après 70,66 km. et 627 mètres de dénivelé+ afin de célébrer dignement l’anniversaire de notre trésorier que, décemment, je ne peux plus appeler Picsou… jusqu’à nouvel ordre.
Pour terminer, je dois absolument parler d’un petit jeune (tout est relatif) qui joue des coudes pour progresser dans la hiérarchie. Pressenti pour un écolage comme capitaine de queue, il donne de la voix, s’énerve, encourage…bref, c’est le roi de la queue.
On le voit, cette promotion ne le satisfait pas pleinement et, en son for intérieur, il se verrait bien proposer une nouvelle fonction lors de l’A.G. qui ne devrait plus trop tarder : Manager Général, notre Patrick Lefevere.
Je l’imagine se regardant dans la glace et, dans un dédoublement de la personnalité, réalisant ses deux premiers contrats de sponsoring… avec lui-même.
« Aux Papyrus » garnirait la poitrine des cyclos qui offriraient leurs fesses « Au quotidien ». Ensuite, un petit tour chez le frangin et… 2028, cinquantième anniversaire du club, pourquoi ne pas lui offrir une cure de jouvence en le rebaptisant : CCGB .
Vous calez ?
Club Cyclo des Gonay Brothers.